Octogénaire, son existence a connu tous les orages. Des fantômes doivent traverser ses songes. Il est au bord de la tombe, à ce crépuscule de la vie où la majesté de l'âge, la fatigue des années vécues inclinent à la douceur, à la bonté, transforment le vieillard en un patriarche paisible. Le 4 juillet 1914, dans une lettre digne et grave à ses ministres, il s'est défendu d'impliquer tout un peuple dans le crime de Sarajevo.
Dis neuf jours plus tard, il autorise l'irréparable.
Il parait avoir le sentiment de la responsabilité dont il se charge. Dans son manifeste impérial, il s'attache à s'en défaire en la rejetant sur une fatalité supérieure :
"Ce fut mon plus grand désir de consacrer les années qui me sont encore accordées par la grâce de Dieu aux oeuvres de la paix et de préserver mes peuples des graves sacrifices et des charges de la guerre. Il en a été décidé autrement par la Providence".
On voit ici François Joseph à Ischl, pendant qu'il se promenait dans son parc, le jour même où la Serbie recevait l'ultimatum.
Source : Illustrierte Geschichte des Weltkriegs 1914
Traduit de l'allemand par Cl. He
En cette première heure, je suis pleinement conscient de toute l’étendue de ma décision et de ma responsabilité devant le Tout-Puissant. J'ai tout examiné et considéré. C'est avec une conscience claire que je parcours le chemin que le devoir m'a tracé. J'ai confiance en mon peuple qui, à travers toutes les tempêtes, s'est toujours rallié autour de mon trône dans l'unité et la loyauté et a toujours été prêt à faire les plus grands sacrifices pour l'honneur, la grandeur et la puissance de sa patrie. J’ai confiance dans mes armées courageuses et dévouées de l’Autriche-Hongrie. Et j’ai confiance dans le Tout-Puissant qu’Il accordera la victoire à Mes armes. François Joseph |
Extrait du manifeste de l'empereur François-Joseph : À mes peuples !