Cela doit paraître très joyeux et amusant lorsque, au moment des manœuvres, l'équipage du bivouac a creusé les trous dans la terre pour la cuisson et commence dès lors à préparer le déjeuner. Bientôt, les feux habilement allumés vacillent et, dans les marmites, de la viande, des conserves ou tout ce qui a été livré comme nourriture est en train de cuire. Cela peut paraître drôle et divertissant, mais ce n’est pas pratique et présente certains inconvénients.
Quiconque connaît les secrets de la marmite de cuisson, sait que c'est un endroit préféré pour les produits de nettoyage, les chaussettes et les chaussons, et qui a déjà nettoyé une marmite selon les instructions et effectué tout le travail laborieux en pratique, trouvera compréhensible que des améliorations à l'appareil de cuisson étaient absolument nécessaires.
Dans le même temps, ont également été facilités l’obtention de provisions. Même lors de marches plus longues en temps de guerre, il n'était parfois pas possible d'apporter à temps des provisions aux bivouacs. Si, après une marche dont le départ a lieu vers 5 heures du matin et les locaux de subsistance sont atteints vers 16 heures, mais que les provisions n'arrivent avec bonheur qu'après 23 heures, alors cela est au mieux supportable. Mais même en temps de paix cette situation est très désagréable pour les soldats affamés, surtout lorsque leurs bourses sont vides dans le dernier tiers du mois, à moins que les habitants du coin ne les aident ou qu'un camarade plus aisé n'intervienne en achetant de grandes quantités de saucisses. Mais qu’en est-il à la guerre, où bien souvent on ne peut rien obtenir contre de l’argent !
Tout cela sera résolu par la création de cuisines roulantes, qui sont désormais introduites dans presque toutes les armées européennes et sont toutes semblables. L'illustration montre un détachement de cuisine de campagne russe, qu'il faut imaginer comme une grande colonne en marche. Ici, nous voyons comment les cuisines sont en partie portées par des chevaux, en partie mises sur roues, tirées. L'armée allemande n'utilise que des véhicules mobiles. Deux chevaux sont nécessaires pour transporter chaque chariot de cuisine allemand. Deux équipiers d'escorte, peuvent également y prendre place.
De nombreuses expérimentations ont été réalisées avec les cuisines avant de trouver la taille et le poids adéquats. Elles ne doivent être ni trop grandes ni trop lourdes pour pouvoir accompagner les troupes partout, même en terrain défavorable, mais elles ne doivent pas non plus être trop petites pour pouvoir accueillir un nombre suffisant de troupes. En moyenne, il y a une cuisine de campagne par régiment Les cuisines de campagne présentent un inconvénient : elles augmentent la colonne déjà importante et allongent ainsi encore davantage le temps de marche. Mais comme l'approvisionnement régulier en nourriture des troupes prime sur tout le reste et que les avantages des cuisines de campagne sont indéniables, il faut l'accepter. Avec leur aide, la nourriture est préparée pendant la marche, afin qu'elle puisse être consommée lors d'un arrêt plus long. Dans les bivouacs et les abris locaux, il n'est pas nécessaire de longues heures de travail et de préparatifs laborieux jusqu'à ce que la nourriture soit prête, mais les hommes peuvent se détendre ou réparer leurs armes.
Le poids des cuisines individuelles est tel que, comme déjà mentionné, elles peuvent être transportées même sur les terrains les plus défavorables, et le transport à travers les rivières, etc., ne pose pas de difficultés majeures. Tout ce qui brûle et fournit de la chaleur peut être utilisé comme matériau de chauffage.
Source : Illustrierte Chronik des Krieges
Traduit de l'allemand par Cl. He.